Ce 25 mars 2020, cela fera cinq ans qu’a éclaté la guerre au Yémen. Cette guerre est une tragédie humanitaire sans équivalent. Selon les Nations Unies, il s’agit de la plus grave crise humanitaire au monde. Plus de 100 000 victimes ont succombé et plus de trois millions de personnes ont pris la fuite depuis le début du conflit.
En outre, en tant que conséquence de la violence persistante, la famine menace près de 10 millions de vies. Tous les camps belligérants se rendent coupables de lourdes violations du droit international.
Entre-temps, des centaines d’entreprises européennes et des dizaines D’États membres européens sont impliqués dans l’exportation d’armes à destination de la coalition internationale dirigée par l’Arabie saoudite. Les armes européennes apparaissent sur tous les fronts de la guerre, du blocus maritime et de la guerre terrestre jusqu’aux bombardements aériens. Les règles en matière d’exportation d’armes, qu’elles soient internationales, européennes ou belges, sont pourtant formelles : les armes ne peuvent être exportées lorsqu’il existe un risque qu’elles soient utilisées dans un conflit, dans des violations des droits humains ou dans des violations du droit international humanitaire.
Quant à la Belgique, elle est aussi impliquée. Depuis le début de la guerre, l’exportation de près d’un milliard d’armes à feu et de munitions a été autorisée vers l’Arabie saoudite et les Émirats Arabes Unis. Une enquête démontre que les armes belges sont utilisées par la coalition internationale sous la direction de l’Arabie saoudite dans le conflit au Yémen.
Le port d’Anvers est une plaque tournante pour le trafic d’armes en direction d’Arabie saoudite. C’est notamment via ce port qu’une importante part des exportations d’armes belges est expédiée par bateau. Une enquête montre que, pour 2018 et 2019, 53 tonnes sont sorties de notre pays par cette voie.
Les exportations d’armes vers l’Arabie saoudite rendent la Belgique complice de la violence qui alimente la plus grande crise humanitaire au monde. Cinq ans après le commencement de cette guerre, il est temps que tous les acteurs impliqués prennent leurs responsabilités :
- Le gouvernement wallon : un arrêt immédiat de toutes les exportations d’armes vers les parties impliquées dans le conflit yéménite, y compris l’Arabie saoudite et les Émirats Arabes Unis, ainsi que le retrait des licences déjà attribuées.
- Le gouvernement flamand : un contrôle plus approfondi de la circulation des armes via le port d’Anvers.
- La douane: le blocage de toute exportation d’armes qui entrerait en opposition avec les obligations internationales contractées par la Belgique, et en particulier l’article 6 du Traité sur le Commerce des Armes (TCA).
- Les autorités portuaires : la transparence la plus complète sur les flux d’armes passant par le port d’Anvers.
Un rassemblement était prévu le 25 mars à la Maison du Port (Zaha Hadidplein) à Anvers. Du au COVID-19 le rassemblement n’aura pas lieu. Des actions digitales auront lieu via @Vredesactie.be
📣Arrêtons le trafic des armes vers l’Arabie Saoudite par le Port d’Anvers. Joignez nous pendant la journée d’action!