Open Letter : Defend the Defenders 2024

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La situation en Palestine demeure sans précédent, avec le génocide en cours visant les 2,3 millions de Palestinien·ne·s de Gaza et les violations systématiques des droits fondamentaux en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et dans les territoires de 1948. Cette destruction intentionnelle de la vie palestinienne a suscité une solidarité mondiale, rassemblant des personnes du monde entier en soutien à leur lutte pour la justice et la libération.

 

Defend the Defenders est une coalition composée de syndicats, d’organisations de masse et d’ONG. Chaque année, le 10 décembre, à l’occasion de la Journée internationale des droits humains, elle met en lumière les persécutions et oppressions subies par les syndicats, les travailleur·euse·s, les militant·e·s et les mouvements sociaux. Cette année, la coalition attire l’attention sur la répression croissante du mouvement de solidarité avec la Palestine à travers le monde.

 

Répression des mouvements sociaux à l’échelle mondiale

De manière générale, les mouvements sociaux font face à une vague de répression alarmante dans le monde entier. La montée de l’extrême droite s’accompagne d’une offensive délibérée contre les mouvements sociaux et les acteur·ice·s de la société civile. En Belgique, cette tendance est manifeste dans les attaques contre les droits syndicaux. La supernote de la coalition Arizona détaille des mesures législatives destinées à étouffer la contestation et à limiter les droits des travailleur·euse·s. Parmi les propositions, on trouve l’octroi d’un statut juridique aux syndicats accompagné d’une obligation de transparence financière, ce qui permettrait un contrôle accru de l’État et des entreprises sur leurs activités, portant atteinte à leur indépendance. En février 2024, une nouvelle loi criminalisant les critiques envers l’État belge a été adoptée, restreignant encore davantage la liberté d’expression et de manifestation.

 

Répression du mouvement de solidarité avec la Palestine

En Europe, la répression des mouvements sociaux s’intensifie, et la solidarité avec la Palestine est particulièrement visée. Les militant·e·s subissent des violences policières, des attaques juridiques et la pénalisation, nottament contre des campagnes comme le Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS).

En Belgique, le mouvement étudiant en faveur de la Palestine est de plus en plus réprimé, avec des mesures de surveillance et des sanctions disciplinaires contre celles et ceux qui soutiennent les droits des Palestiniens ou appellent leurs universités à appliquer le droit international via un boycott académique d’Israël. Plus de 90 personnes ont été ciblées par les forces de l’ordre, soupçonnées d’appartenir à un groupe pronant la ségrégation et la discrimination raciale. Nombre d’entre elles risquent d’être expulsé de leur université et des conséquences juridiques sévères.

En France, les travailleur·euse·s et militant·e·s solidaires de la Palestine subissent une répression particulièrement dure. Cette année, des centaines de personnes ont été accusées d’« apologie du terrorisme » pour avoir exprimé leur solidarité avec la Palestine ou critiqué Israël. Jean-Paul Delescaut, secrétaire général de la CGT-Nord, a par exemple été condamné à un an de prison avec sursis pour « apologie du terrorisme » après la publication d’un tract dénonçant les attaques israéliennes sur Gaza.

Aux Philippines aussi les droits humains sont gravement menacés. En un an 89 assassinats, 13 disparitions et 207 arrestations illégales ont été recensés, avec environ 799 prisonnier·e·s politiques actuellement détenu·e·s. Malgré ces conditions répressives, les activistes philippin·e·s continuent de défendre les droits syndicaux et humains avec courage.

Les acteur·ice·s de la société civile palestinienne, y compris les syndicats, les militant·e·s et autres organisations, sont systématiquement pris pour cible par l’occupation israélienne. Depuis octobre 2023, des milliers de travailleur·euse·s palestinien·ne·s de Gaza ont été expulsé·e·s ; certain·e·s ont été arrêté·e·s, d’autres tué·e·s, et beaucoup sont toujours porté·e·s disparus. En Cisjordanie, les chauffeur·euse·s de transport sont en première ligne des confrontations avec l’occupation, subissant quotidiennement arrestations et mauvais traitements. La Fédération générale des syndicats palestiniens (PGFTU) joue un rôle essentiel dans la défense des droits des travailleur·euse·s pour un travail décent et dans le suivi des problèmes urgents auquels ils et elles font face.

Par ailleurs, six organisations majeures de la société civile palestinienne ont été désignées comme « organisations terroristes » par le régime israélien, sans aucune preuve, dans le but de paralyser leur action. Parmi elles figure l’Union des Comités de Travail Agricole (UAWC), qui défend les droits des agriculteur·ice·s palestinien·ne·s. Pendant la saison des récoltes d’olives, les tensions entre les agriculteur·ice·s palestinien·ne·s et les colons israéliens s’intensifient, ces derniers cherchant à les intimider, voler leurs récoltes et les agresser physiquement. En criminalisant ces six organisations représentant les principaux secteurs de la vie palestinienne, les harcèlements contre les défenseur·euse·s des droits humains s’aggravent  et la place de la société civile palestinienne diminue encore.

 

Impact de la répression

La répression des mouvements sociaux et syndicaux a des conséquences profondes, bien au-delà de la suppression immédiate de la dissidence. Elle sape le rôle de la société civile et menace la protection des droits fondamentaux. En ciblant les militant·e·s, les travailleur·euse·s et les syndicats, l’État réduit au silence des voix essentielles et affaiblit les fondements mêmes de la démocratie. Une démocratie saine repose sur la participation active des citoyen·ne·s, la protection des libertés fondamentales et la capacité à remettre en question les systèmes de pouvoir. Lorsque les mouvements sociaux et syndicaux sont réprimés, ces éléments essentiels s’érodent, laissant la société vulnérable à l’autoritarisme.

La régression sociale, illustrée par les mesures proposées par la coalition Arizona – affaiblissement des droits syndicaux, limitation des libertés civiles et suppression de la liberté d’expression – est intrinsèquement liée à l’intensification de la répression.

 

Conclusion

La coalition Defend the Defenders rappelle qu’une démocratie saine va de pair avec le respect du droit international. En réprimant les militant·e·s et syndicalistes qui expriment, conformément au droit international,  une solidarité internationale avec les peuples de Palestine et d’ailleurs, les gouvernements occidentaux fragilisent l’exercice de la démocratie.

Signataires:

ACV PULS
Workers for Palestine

Bisan
Viva Salud
Centrale Générale FGTB
Solidagro
FGTB-JEUNES
WSM
Beitna
BDS Bxl
Palestina Solidariteit
Labo VZW
Leuvense Vredesbeweging
ABP
Handala association for culture and developpement
Progress Lawyers Netwerk
Soutien Belge Outre-frontières – SB Overseas
Hart Boven Hard
Belgische Coalitie Stop (verarmde) Uranium Wapens
Solsoc
Comité Solidair met Guatemala
intal

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