Les droits humains en Monoculture de palme à l’huile

Auteur : Heidy Andrea Perez

Les projets des monocultures et de l’extraction des minerais se présentent aux communautés comme la seule alternative d’emploi et de développement. Mais la réalité est tout autre car ce secteur est dans les mains de la grande industrie qui n’est pas accessible aux petits paysans et derrière elle il y a une dynamique commune d’implantation des monocultures. A savoir :

• Déplacement de populations
• Déforestations
• Accaparement des terres
• Manque de consultation populaires dans les régions où les monocultures vont s’installer
• Assassinats des paysans qui s’opposent à quitter leur terre, des massacres des populations qui résistent, assassinats de toute personne défendant l’environnement et les droits humains

Les méga-projets des monocultures telle que l’huile de palme où qu’ils soient installés arrivent de paires avec la guerre comme une stratégie de déplacements au détriment des économies paysannes.

En Colombie, entre 2000 et 2005 plus de 250 000 personnes ont dû fuir de la région de Montes de Maria à cause de la terreur provoquée par les groupes paramilitaires, laissant derrière eux leurs terres. Entre 1999 et 2002 56 massacres ont été perpétrés, certains aussi atroces que celui d’El Salado où 70 personnes ont été assassinées. Le massacre de Mapiripan où 60 personnes ont été assassinés et après le massacre une entreprise appelée Poligrow a occupé les terres de la communauté pour l’exploitation de la culture de palme à l’huile. « Le sociologue Alfredo Molano décrit avec une phrase cette horreur, des peuples entiers ont été occupés par les paramilitaires et ils ont semé la loi du silence et de la peur »(1).

L’ex-président Alvaro Uribe Velez (président entre 2002-2010) fondateur du groupe paramilitaire Convivir avait promis de démobiliser les autodéfenses armées de la Colombie. Plusieurs familles sont retournées dans les régions pour récupérer leurs terres, mais malheureusement les familles ont dû faire face à la dure réalité. Leur terre était couverte des plantations de palme à l’huile et leurs cultures traditionnelles telle que le maïs, le riz, le manioc… avaient disparues. »

Les communautés disent que la palme a été une malédiction pour eux car elle a été cultivée pour avoir accès et contrôle du territoire, et qu’elle est tachée de sang »(2).

« Les paramilitaires ne sont pas seulement un groupe armé, c’est un projet politique, économique et social qui cherche le contrôle territorial qui est associé à l’élevage intensif et à l’agro-industrie »(3). Uribe a soutenu avec beaucoup d’intérêt ces monocultures de palme à l’huile mais pas seulement, l’ex-président Juan manuel Santos a aussi octroyé des généreuses aides au secteur palmier.

Unilever et Feronia en RDC

En Afrique, l’expansion de la monoculture de palme à l’huile est aussi accompagnée de la déforestation, de déplacements forcés des populations, de l’accaparement de terres et d’assassinats. De grandes entreprises transnationales du secteur de l’huile de palme telle que UNILEVER dans le bassin du Congo se sont accaparées d’immenses territoires, des hectares de terres qui devaient être restituées aux habitants suite aux nombreuses mobilisations des ceux-ci, et jusqu’à présent non seulement, elles n’ont pas été restituées mais en plus, elles ont été vendues à profit à une nouvelle série d’entreprises dont quelques-unes sont nationales et d’autres sont des multinationales.

Les entreprises FERONIA et UNILEVER n’ont jamais tenu leurs promesses de développement économique et social dans les régions où elles exploitaient les plantations de l’huile de palme. Bien au contraire, elles ont implanté une continuité de la colonisation et de l’esclavage de l’Afrique centrale et Occidentale du XIX siècle.

PT Hardaya en Sulawesi, Asie

En Asie, Sulawesi est l’une des cibles principales d’un incroyable projet d’expansion des plantations de l’huile de palme en Indonésie. Plus de 82 millions d’hectares, c’est-à-dire un tiers de toute la surface arable d’Indonésie est dédiée à l’huile de palme. Comme il restait très peu de terre disponible sur l’île de Sumatra, les entreprises se sont tournées vers les îles de Kalimantan, Sulawesi et vers la Papouasie. Actuellement, ils poursuivent leurs expansions jusqu’aux Philippines et en Afrique l’ouest. Pour que cette expansion puisse avoir lieu, elle est accompagnée par l’accaparement de terres et les déplacements forcés.

Les villageois ont entamé des luttes pour récupérer leurs terres et de ceci un accord est né où l’entreprise PT HARDAYA s’engageait à restituer 4.900 hectares de terres pour compenser les pertes des villageois et établir un programme de sous-traitance dans lequel chaque famille pouvait planter deux hectares de palmiers à huile et acheter la récolte a un prix convenu. Cependant l’entreprise a nié après un mois avoir négocié et s’être engagée à honorer cet accord.

Il faut Briser le silence !

Dans les plantations de l’huile de palme les femmes sont très touchées par les violences économiques, sociales et sexuelles. Les femmes dans les plantations doivent prendre les tâches qui sont les moins rémunérées et se voient confrontées au harcèlement et aux violences de la part de directeurs et gardiens de plantations. Des femmes travailleuses dans les plantations à Petén et à Costa Sur, racontent comment les responsables des plantations leurs font du chantage en leur offrant du travail en échange de rapports sexuels : si elles n’acceptent pas de coucher avec eux, ils ne leurs donnent pas de travail.

Marien au Cameroun Raconte qu’avec les cultures industrielles de l’huile de palme il n’y a plus de terres pour l’agriculture locale, le prix monte dans le marché et à son avis c’est un modèle qui multiplie la faim, les frustrations et les abus de toutes sortes. Ces abus vont de la persécution à laquelle elles sont soumises lorsqu’elles produisent et vendent leur propre huile de palme jusqu’aux agressions physiques et sexuelles dans la propre plantation de la monoculture.

Catalina en Colombie dit que défendre la terre est une menace. A la différence du Cameroun, dans son pays, le fruit de palme ne se mange pas. Son Combat est pour que la terre serve à produire des aliments traditionnels et non pas à l’exportation de la palme. Elle témoigne sans révéler son identité car elle a peur des conséquences de la part des paramilitaires. Sa lutte signe son arrêt de mort.

Les enfants sont aussi victimes de ce modèle d’exploitation que sont les monocultures :se voyant obligés de travailler auprès de leurs parents pour les aider à accomplir le cotas demandés, afin de pouvoir être payés et que leurs parents évitent une sanction pour ne pas avoir répondu aux exigences des entreprises. Selon le rapport d’Amnistie Internationale un enfant de 10 ans a dû abandonner l’école pour aider son père qui travaille chez un fournisseur de l’entreprise WILMAR, Cet enfant aide son père depuis l’âge de 8ans. Le père de cet enfant explique toucher la prime sur les fruits ramassés par terre et c’est pour cela que ses enfants doivent l’aider.

Conclusion

Là où les monocultures existent, la violence fait son chemin. Les peuples et les communautés conscientes et organisées sont les seuls acteurs fiables pour que la dignité humaine s’impose au profit. La solidarité entre les peuples soumis à ce modèle de violence et exploitation est un élément à ne jamais négliger. Cette solidarité on a déjà pu la voir dans les luttes des paysans camerounais contre les plantations de palmier à l’huile et les luttes de producteurs des noix de coco en inde contre l’importation de l’huile de palme. Cette solidarité se retrouve aussi chez les paysannes de la vallée de l’Aguán au Honduras qui se battent contre les grands propriétaires terriens pour empêcher l’accaparement brutal des petites exploitations et les coopératives de l’huile de palme qui desservent les marchés locaux.

(1)Los monocultivos que conquistaron el mundo Nazaret castro, Aurora moreno y Laura Villadiego. PG151
(2)Los monocultivos que conquistaron el mundo Nazaret castro, Aurora moreno y Laura Villadiego. PG152
(3)Los monocultivos que conquistaron el mundo Nazaret castro, Aurora moreno y Laura Villadiego. PG155

Les droits humains en Monoculture de palme à l’huile
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