La Coalition belge contre les armes nucléaires, dont intal fait partie, demande au gouvernement belge d’annuler l’exercice nucléaire de l’OTAN « Steadfast Noon » prévu dans l’espace aérien belge. En période de fortes tensions nucléaires avec la Russie, il est irresponsable de mener un tel exercice.
Le 13 octobre, la VRT a présenté un reportage sur l’exercice annuel de l’OTAN “Steadfast Noon”. Il s’agit d’un exercice militaire auquel participent l’Allemagne, l’Italie et les Pays-Bas, pays de l’OTAN. En fait, ces pays, comme la Belgique, ont tous des bombes nucléaires américaines stationnées sur leur territoire dans le cadre du “partage nucléaire” de l’OTAN. L’exercice qui aura lieu la semaine prochaine vise à former et entraîner les pilotes belges au largage de bombes nucléaires.
En autorisant cet exercice annuel à se dérouler malgré tout, l’OTAN envoie un message dangereux. Après les menaces nucléaires de la Russie, cet exercice risque de provoquer une nouvelle escalade. En outre, elle normalise l’utilisation et le déploiement des armes nucléaires comme moyen de mener et de gagner la guerre. Cela ne devrait en aucun cas être le cas.
Les bombes nucléaires stationnées dans notre pays et qui font l’objet de l’exercice sont des bombes nucléaires tactiques. Des versions modernisées de ces B61-12 qui arriveront bientôt à Kleine-Brogel, elles ont une force de destruction allant jusqu’à 50 kt TNT. La bombe d’Hiroshima avait une puissance de 15 kt TNT. Elle a tué 140 000 personnes (avec une seule bombe !) et détruit toute la ville. Les “petites” bombes nucléaires tactiques sont donc une illusion. Toute bombe nucléaire a des conséquences humanitaires catastrophiques qui durent des générations. Autoriser l’exercice à se dérouler dans notre pays fait de la Belgique, qui abrite le siège de l’OTAN et les institutions européennes, une cible potentielle encore plus grande en cas de confrontation nucléaire.
Participer à cet exercice signifie également que la Belgique enfreint ses propres obligations internationales. En vertu du traité de non-prolifération, les États dotés d’armes nucléaires ont convenu de ne pas “transférer” ou “placer des armes nucléaires sous le contrôle d’États non dotés d’armes nucléaires”. Le fait que les avions de chasse de la Belgique, de l’Allemagne, de l’Italie et des Pays-Bas s’entraînent à déployer eux-mêmes des bombes nucléaires – après avoir été activées par les États-Unis en temps de guerre – constitue clairement une violation du TNP.
La question n’est pas de savoir comment gagner une confrontation nucléaire, mais plutôt comment l’empêcher. À cette fin, nous demandons à notre gouvernement, avant tout, de ne pas autoriser l’exercice et de travailler à la désescalade. Permettre à l’exercice de se poursuivre ne fera que jeter de l’huile sur le feu.
En outre, notre pays pourrait donner un signal positif à la communauté internationale en renonçant à la tâche nucléaire au sein de l’OTAN et en retirant les bombes de Kleine-Brogel. Cela serait également plus conforme au souhait démocratique du peuple belge. Enfin, il est grand temps que la Belgique soutienne également le traité d’interdiction des armes nucléaires de l’ONU. Les parties au traité ont adopté en juin 2022 une déclaration condamnant “toute menace nucléaire, qu’elle soit explicite ou implicite et quelles que soient les circonstances”.